Qui parmi-vous s'en souvient?

Il faut avoir un lien avec la Bretagne ou la Normandie pour s'en souvenir, car à l'époque on ne parlait que du krach boursier, oui à l'époque c'était déjà la crise! Alors que sur les chaînes anglaises, on peut voir des reportages sur le Sud de l’Angleterre dévastées et sur ma chère Bretagne, oui, eux, ils ont de images et eux, ils se souviennent!

Ici, là, encore ici, par là... Tiens, là et là aussi!

Le 15 octobre 1987, un ouragan dévaste la Bretagne, une partie de la Normandie et le Sud de l’Angleterre. Plus puissante que les tempêtes de décembre 1999, on ne sait pas qu'elle a été sa réelle puissante. Les anémomètres ont lâché quand les vents ont dépassé les 240km/h en France, dans le sud de l’Angleterre, ils ont explosé aussi! Un ouragan d’une très grande puissance donc…

Il y a 25 ans, la tempête ne fait pas la une des journaux, c’est la finance. Charles Pasqua, alors ministre de l’intérieur, trouve alors le moyen de dire que ça « calmera ces cochons de Bretons » avec qui il a du fil à retordre depuis qu’il est en fonction. Ce n’est pas la seule fois qu’il nous appellera ainsi… Il a d’ailleurs toujours eu des accueils très chaleureux à chaque fois qu’il a tenté de mettre un pied en Bretagne ! Combien de temps mettra Mitterrand ou Chirac pour venir au chevet de la Bretagne… Mieux ne vaut pas en parler !

Quelques chiffres pour comprendre…

23 milliards de francs de l’époque de dégâts

15 morts

1 250 000 abonnés sans électricité

25% des forêts bretonnes détruites

Ma forêt, celle que je vais voir dès que je remets les pieds dans mon pays, est tombée comme un jeu de mikado. Elle a été détruite à 90%! Plus de 1000 hectar rasés, 900 000 m3 de bois à terre... Ce soir, en parlant avec ma Grand-Mère, elle m’a dit que tout ceux qu’elle a croisés en ville en parlaient aujourd’hui encore. Surtout du sabotier qui avait sa cabane au pied de la « Roche tremblante ». Sa cabane a disparu avec tous ses outils pendant la tempête. Il en est mort de chagrin.

Aujourd’hui, ma forêt, j’en suis toujours plus fière ! Elle est si belle ! Quand j’habitais Avignon, un soir sur la terrasse de l’Utopia, je parlais avec des amis qui me charriaient sur la Bretagne. Céline, Chloé, Rémy… Si vous lisez ces lignes, vous devez forcément vous en souvenir car des locaux sont venus vous dire qu’ils n’en avaient jamais vu une aussi belle de leur vie ! Oh con, ils avaient votre accent pourtant !

Ma forêt, c’est la forêt de Huelgoat !

Cette tempête a eu un impact plus important sur la Bretagne que vous pensez. Isolé du reste du monde, les bretons ne comprennent pas pourquoi on ne parle pas d’eux. Ils se font d’ailleurs rabaisser le caquet quand ils appellent les radios pour parler de la catastrophe … et pourquoi ils n’ont reçu en tout et pour tout que 150 000 francs (22 000 euros) que notre cher Pasqua a appelé « Secours d’urgence » dans un geste d’extrême bonté… et plus rien ! A l’époque, être Breton, c’était comme être Ch’ti avant le film de Dany Boon. L’image de Bécassine encore collée à la peau, les Bretons payent encore leur non soumission totale aux prérogatives du plan Marshall quand ils ne passent pas leur temps à « baragouiner » ou piccoler en bon "gwin ru". Les Bretons ont définitivement compris qu’ils ne sont pas des français comme les autres et de profondes révolutions vont rapidement s’opérer nées de l’amertume générale (Révolution culturelle et agronomique surtout, des sujets passionnants !). La Bretagne, un genou à terre, n’avait pas attendu pour se retrousser les manches et s’est relevée toute seule. Et puis, il fallait bien dégager les routes pour que ceux qui étaient à Paris viennent pour fleurir les tombes pour la Toussaint!

Vous pouvez pensez ce que vous voulez de la Bretagne et des Bretons, on n’a jamais été aussi fier de l’être et il n’est jamais trop tard pour le devenir, demandez à Kofi !

Ah oui, j'oubliai... Baravel, c'est la tempête en Breton!

Baravel!!!

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